Voici les événements les plus anciens relevés dans les archives concernant l’origine et le nom du village, les différents seigneurs ainsi que les droits féodaux.
Le village des Ayvelles est très ancien : la première mention en est faite dans le “Polyptyque de St Rémi” en 890 (AUIOLA SUPER MOSAM), il est donc plus que millénaire.
Autrefois, quelques maisons étaient sans doute groupées au pied de la colline où se trouvait une chapelle, bien à l’abri des inondations de la Meuse, sur le passage reliant Mézières à Mouzon, chemin devenu au cours des siècles, route royale, route impériale puis route nationale 54.
Un autre noyau d’habitations était rassemblé autour du château lors de sa construction, dont la date nous est inconnue. Toutefois, il existait au XVII ème siècle puisqu’il fut dessiné par Claude Chastillon pour le compte du roi Louis XIII.
Au cours des âges, le nom du village a été diversement orthographié : AUIOLA, AVIA (890), AVIELA (1205), puis AVELLE, EVELLE, ESVELLE, AYVELLE(S). Ce nom tire son origine de l’eau qui jaillissait de nombreuses sources sur tout le territoire et qui se nommaient EVE, YAVE, YAU, YAUWE.
“De pain mangut, de l’ève beive. Sus l’ève qui navie emporte.” (On mange du pain, on boit de l’eau, Sur l’eau qui emporte le navire)
1176 : les terres de AVIA étaient depuis longtemps sous le patronage de St Symphorien de Reims qui en touchait les revenus.
1305 : Blondelet d’AIVELLE, écuyer, tient le fief du comte de Rethel.
1306 : AVELLA figure au Pouillé comme paroisse : ” Un seul curé dessert AVELLA et RIMONT ” (Flize).
1320 : on voit apparaître AVELLE LA GRANDE et AVELLE LA PETITE.
1345 : Robert Blondequin tient la ville de petite AIVELLE pour LOUIS 1er, comte de Flandre, Nevers et Rethel (cf. Trésor des chartes du comte de Rethel, Saige et Lacaille).
1565 : M. de Villelongue était seigneur de la Grande Aivelle. Jusqu’en 1576, la majeure partie du terroir appartenait à la famille d’ESVELLES, d’origine chevaleresque. Leur blason était ” d’argent à un sautoir de gueules accompagné de quatre merlettes de sable ” *
1576 : la terre passe à la famille d’AMBLY par le mariage de Diane d’AYVELLES et de Philippe d’AMBLY, grand Bailli et capitaine de la noblesse du rethélois, dont le blason était : ” d’argent à quatre lionceaux de sable lampassés de gueules ” *
Jusqu’à la révolution, les seigneurs d’AMBLY se sont succédés et ont tenu le château. Le dernier, Gaspard HARDOUIN émigra en Prusse et les pierres du château démantelé servirent à la construction du village.
* On retrouve la trace de ces armes dans le blason actuel
Avant la révolution, les droits seigneuriaux étaient nombreux. Les paysans devaient payer la taille, aide féodale consentie (impôt direct réparti entre tous les habitants), la gabelle (sur le sel), l’aubaine, le vinage, le moulin et le four banal, le droit de rivière et de pêche, la mainmorte et une quantité de droits locaux.
Aux AYVELLES, les habitants passant avec leurs bestiaux devant le château, étaient taxés d’une géline (une poule) payable à la St Etienne.
Jusqu’en 1769, la Meuse servait en partie de frontière entre le Royaume et l’Empire. Des tours de guet étaient construites tout au long de la rive gauche, une pour chaque village qui était chargé de l’entretien et de la garde.
En 1769, le commandant en était Antoine Roland. Le traité de Bruxelles en 1769, reculant notre frontière, rendit inutiles ces postes de garde sur la Meuse.